Bons dires et maux dire

                     Loups et agneaux.

Un agneau se proposa d'aller chez les loups,

Animaux sans foi ni loi,vivant en filous,

Afin de leur apporter la bonne nouvelle

Et la promesse d'une vie éternelle.

Dès qu'il commença en bêlant son homélie

La horde sauvage autour de lui réunie

Lui accorda une attention très soutenue.

Les fauves surpris s'étonnaient de sa venue

Remerciant les dieux  pour ce bon festin

Et se félicitant de cet heureux destin.

Bien que tenaillés sans relâche par la faim,

Poliment du sermon ils attendirent la fin.

Quand le Bossuet des prés prononça l'Amen

Les carnassiers se groupèrent pour la Cène

Autour du prophète, manne envoyée du ciel,

Et consommèrent ce repas providentiel

En adressant aux dieux des loups leurs louanges

Pour cette hostie goûteuse apportée par les anges.

De cette fable on peut tirer une morale,

C'est que toute la gent lupine est amorale

Et que la voix du canon la fait réfléchir

Alors que charité ne la saurait fléchir.

Jamais loup patenté ne deviendra mouton,

C'est une certitude dont nous ne doutons,

Ainsi laissons les loups se dévorer entre eux

Et cultivons entre frères l'art d'être heureux.

Ta parole subsiste dans les cieux

de génération en génération ta fidélité subsiste,

Tu as fondé la terre et elle demeure ferme,

C'est d'après tes lois que tout subsiste aujourd'hui

Car toutes choses te sont asujetties.

Si ta loi n'eût fait mes délices

J'eusse alors péri dans ma misère.

Je n'oublierai jamais tes ordonnances

Car c'est par elles que tu me rends la vie.

(Psaume 119)

Quelle que soit la tâche à laquelle nous sommes confrontés,la sagesse nous conseille d' atteler notre chariot à une étoile et de laisser les dieux  agir. Ils disposent, selon l'Unitarien Emerson, des forces qui maintiennent le monde en équilibre. Nous pouvons nous joindre à eux dans la mesure où, par la connaissance, nous pouvons percer certains secrets de la nature . Le voyageur qui chemine dans l'immensité du désert doit connaître les constellations tutélaires et garder les yeux fixés sur l'étoile qui le guide sous peine de se perdre.

Emerson évoque les forces issues de l'eau, du vent,de la terre, du soleil , de l'électricité. qui nous apportent leur concours pour faciliter nos travaux.Toute action humaine requiert une évaluation préalable et la recherche d'appuis pour se réaliser, que l'on pense seulement à l'importance du levier!

 Cette réflexion est du même ordre que la prière. Avant d'agir je me concentre et j'accorde humblement les battements de mon coeur avec les vibrations de l'univers que je perçois dans le silence. Je tourne mes regards vers mes frères et je sais qu'eux aussi viendront à mon aide. Tout seul, livré à mes seules ressources je ne suis rien.

Si nous sollicitons les forces universelles nous parviendrons à dominer la matière, nous arriverons à comprendre les lois qui conservent l'univers.C'est ainsi qu'on peut interpréter le cri du Psalmiste:

"Tes préceptes sont pour toujours mon héritage car ils sont la joie de mon coeur, j'incline mon coeur à pratiquer tes statuts, toujours, jusqu'à la fin. Je déteste les hommes indécis et j'aime ta loi."(Psaume 119).

Ta parole subsiste dans les cieux

de génération en génération ta fidélité subsiste,

Tu as fondé la terre et elle demeure ferme,

C'est d'après tes lois que tout subsiste aujourd'hui

Car toutes choses te sont asujetties.

Si ta loi n'eût fait mes délices

J'eusse alors péri dans ma misère.

Je n'oublierai jamis tes ordonnances

Car c'est par elles que tu me rends la vie.

(Psaume 119)

Quelle que soit la tâche à laquelle nous sommes confrontés,la sagesse nous conseille d' atteler notre chariot à une étoile et de laisser les dieux  agir. Ils disposent, selon l'Unitarien Emerson, des forces qui maintiennent le monde en équilibre. Nous pouvons nous joindre à eux dans la mesure où, par la connaissance, nous pouvons percer certains secrets de la nature . Le voyageur qui chemine dans l'immensité du désert doit connaître les constellations tutélaires et garder les yeux fixés sur l'étoile qui le guide sous peine de se perdre.

Emerson évoque les forces issues de l'eau, du vent,de la terre, du soleil , de l'électricité. qui nous apportent leur concours pour faciliter nos travaux.Toute action humaine requiert une évaluation préalable et la recherche d'appuis pour se réaliser, que l'on pense seulement à l'importance du levier!

 Cette réflexion est du même ordre que la prière. Avant d'agir je me concentre et j'accorde humblement les battements de mon coeur avec les vibrations de l'univers que je perçois dans le silence. Je tourne mes regards vers mes frères et je sais qu'eux aussi viendront à mon aide. Tout seul, livré à mes seules ressources je ne suis rien.

Si nous sollicitons les forces universelles nous parviendrons à dominer la matière, nous arriverons à comprendre les lois qui conservent l'univers.C'est ainsi qu'on peut interpréter le cri du Psalmiste:

"Tes préceptes sont pour toujours mon héritage car ils sont la joie de mon coeur, j'incline mon coeur à pratiquer tes statuts, toujours, jusqu'à la fin. Je déteste les hommes indécis et j'aime ta loi."(Psaume 119).

Les Hollandais formèrent une confédération sous l'autorité de Guillaume d'Orange et à l'issue d'une violente guerre de libération contre la tyrannie catholique de Philippe II d'Espagne, ils réunirent des Etats généraux.

 Ils proclamèrent la liberté de pensée, personne ne pouvait être persécuté à cause de ses convictions religieuses. En 1581, deux siècles avant la Révolution française, ils prononcèrent la déchéance du roi d'Espagne.La première République d'Europe, la République des provinces Unies, voyait le jour.

 Cette République accueillit tout ce que l'Europe comptait d'esprits brillants et libres, notamment Spinoza et Descartes. En 1616 les Juifs chassés d'Espagne et les Juifs portugais demandèrent l'asile aux Etats de Hollande qui leur fut accordé en 1619. Le Protestantisme,la religion dominante , ne fut jamais dominatrice à cette époque selon les propres termes de Spinoza.

Le protestantisme s'enrichit au contact du judaïsme, ceux que l'on appelait Sociniens furent cependant  inquiétés en 1674, après l'invasion de la Hollande.  Guillaume d'Orange fut proclamé souverain de Hollande, la situation se durcit à cause de la guerre. La République fut malheureusement abolie et des mesures de contrôle de l'opinion furent prises sous la pression des pasteurs et des rabbins. La publication des oeuvres de Spinoza, véritable Unitarien, fut interdite.

 Ses oeuvres furent cependant étudiées par le Protestant  Pierre Bayle qui s'employa à  diffuser ses opinions en France.On oublie trop souvent que la première République respectueuse de toutes les opinions fut celle des Provinces Unies et que le Protestantisme Unitarien exerça une grande influence , notamment par la publication des huit volumes de la Bibliothèque des frères Polonais.

Détache les chaînes de la méchanceté,

Dénoue les liens de la servitude,

Renvoie libres les opprimés

Et que l'on rompe toute espèce de joug.

Partage ton pain avec celui qui a faim

Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile.

Si tu vois un homme nu, couvre le

Et ne te détourne pas de ton semblable.

Alors la lumière poindra comme l'aurore et ta guérison germera promptement, ta justice marchera devant toi et la gloire de l'Eternel t'accompagnera.(Esaïe 58).

"Que l'Etranger qui s'attache à l'Eternel ne dise pas: l'Eternel me séparera de son peuple! ... Car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples. Les Seigneur, l'Eternel parle, lui qui rassemble les exilés d'Israël: je réunirai d'autres peuples à lui, aux siens déjà rassemblés.(Esaïe 56).

Les grandes religions du Livre qui se réfèrent au Dieu unique, qui sont enfants du même Père, ne devraient pas élever de murailles entre les hommes mais elles devraient au contraire construire des ponts entre eux, faciliter les relations fraternelles.La religion relie les hommes.

Dès lors qu'une religion encouragerait la xénophobie, la haine de l'autre, qu'elle pratiquerait l'excommunication, le rejet de celui qui est différent, qu'elle aurait des pratiques ostentatoires, ce ne serait plus une religion mais une machine de guerre, une armée menaçante. Le danger des grandes religions  c'est qu'elles confondent leur devoir de messagères de paix avec leur désir de puissance.

Ma maison, proclamait Isaïe, sera appelée une maison de prière pour tous les peuples!

Le livre de Vincent Peillon arrive fort opportunément car il rend justice pour la première fois aux Protestants qui ont mis en oeuvre la laïcité en France et notamment à Ferdinand Buisson.

Les Protestants ont été rejetés conjointement par les rois de France de droit divin et l'Eglise Catholique depuis le 16ième siècle jusqu'à la Révolution Française , nourrie des écrits du Protestant Rousseau et de l'Unitarien Voltaire. Pendant des siècles ils ont été poursuivis comme des criminels, condamnés à la fuite,à la prison, aux galères, au bûcher et à la pendaison. Le crime de Calas qui mourut su la roue en 1762 fut essentiellement d'avoir été Protestant. Après leur reconnaissance officielle par Napoléon en 1802 et leur retour dans la République ils ont toujours été considérés avec méfiance, ils étaient différents,ils n'avaient, en effet, pas l'air très catholique! Leur action en faveur de la République laïque à la fin du 19ième et au début du 20 ième siècle, couronnée par les lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat, fut trop brève et recouverte par l'épais manteau de l'oubli et les fureurs de la guerre.

C'est en 2O10, plus d'un siècle après les lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat, une magnifique réhabilitation pour le Protestantisme, pas celui qui s'ingénie à copier le Catholicisme ou qui impose un corset clérical étouffant mais pour celui de la Réforme qui proteste contre tout ce qui amoindrit l'être humain. Il y a un souffle religieux dans ce livre qui redonne la fierté d'être Protestants à ceux que désespérait le pseudo protestantisme oecuméniste, ombre falote du Catholicisme.

Il a fallu que ce souffle vienne d'ailleurs et bien tardivement, d'une personnalité extérieure au Protestantisme mais qui en a perçu toutes les richesses car cette religion fut celle d'un groupe opprimé, méprisé par les puissants parce qu'il n'acceptait pas comme une nécessité chrétienne  de vivre dans l'humiliation et la servitude sur cette terre, dans l'attente d'un monde meilleur, mais qui au contraire portait l'idéal laïque dans son sein, avec la certitude que chaque personne a une conscience et que toute opinion est respectable quand elle est généreuse et bienveillante. Les Protestants, tolérés par un voisinage prévenu et méfiant, se faisaient plus dévots et plus humbles que leurs frères Catholiques pour mériter leur estime. Les temps, heureusement, ont changé, les guerres de religion se sont apaisées mais l'idéal laïque n'a pas encore gagné les esprits, la nostalgie d'un passé glorieux demeure vivace chez la fille aînée de l'Eglise qui revendique malgré toute sa douceur actuelle son droit d'aînesse.

Les Protestants portaient dans leur coeur la foi laïque car Jésus n'a pas prêché la guerre de religion entre les hommes mais la paix , la fraternité et la justice, le respect de toutes les opinions raisonnables, ce sont les clercs et les chefs ivres de pouvoir qui ont perverti son message, qui ont organisé des sectes intolérantes, d'autant plus intolérantes qu'elles étaient puissantes. Les Juifs ont eux aussi été persécutés sans relâche avec une violence inouïe et jusqu'à nos jours par des fanatiques. Contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire, les tentations sectaires et intolérantes n'ont pas complètement disparu de notre monde et il y a encore bien des raisons de protester. Merci à Vincent Peillon pour ce livre vivifiant et réconfortant.

Personne n'a vu venir cette terrible catastrophe, ni les grands scientifiques ni les confidents de Dieu sur terre. L'intelligence rationnelle est restée inopérante devant ce fléau de même que l'intuition métaphysique ou religieuse. Les grands savants n'ont averti personne et les prophètes des grandes religions qui annoncent les interventions divines sont restés muets, confirmant la petitesse de l'homme face à un univers impénétrable. La matière est traversée par des forces que nous ne maîtrisons pas et qui obéissent à une volonté que nous ne pouvons pas percer. Le Dieu que les hommes appellent à leur secours n'est ni le chef de la protection civile, ni celui des pompiers, ni le pape des papes, ni le bon génie toujours prêt à rendre service. Il n' a pas pour seule préoccupation le bien- être, la fortune, les soucis, les ennuis de santé de Durand ou de Dupont et nos pleurnicheries sont inutiles.
L'homme,écrivaitt Pascal, n'est qu'un roseau pensant, le plus faible de la nature, mais quand la nature l'écrase elle n'en sait rien, alors que l'homme, lui, sait ce qui le tue et c'est dans cette conscience que réside sa noblesse. La seule issue de la vie est la mort et elle survient en général contre notre gré et dans des conditions qui nous échappent. Il ne s'agit donsc pas pour nous de discuter à l'infini sur un Dieu que nous ne voyons pas et que nous ne pouvons même pas imaginer. Nous pouvons cependant nous efforcer de connaître ses lois et de les respecter puisqu'elles conditionnent notre vie, les dix commandements nous permettent d'améliorer ce qui dépend de nous, nos relations avec nos proches, les enseignements de Jésus peuvent aussi rendre notre vie plus agréable sans pour autant faire disparaître le passage obligé de la vie à trépas, pas plus qu'ils ne modifieront le cours des astres ou les lois de la physique.
Il nous suffit d'envisager l'immensité de l'univers et les divisions de l'infiniment petit pour comprendre que nous sommes écartelés entre ces deux infinis et que la matière dont nous sommes faits ne nous donne pas une grande élasticité pour rejoindre les deux bouts de l'énigme qui n'a peut- être pas la forme linéaire que nous imaginons. Nous savons que nous sommes faits de la poussière de la terre comme les autres animaux mais que nous sommes animés par un souffle vital qui nous a mis debaout et qui nous a donné une conscience, faisant de nous des hommes. Nous croyons que ce souffle retournera à sa source dont procède toute l'énergie qui anime l'univers.
Nous n'avons à craindre ni le feu, ni le froid, ni la faim, ni les catastrophes, ni la maladie, ni la mort, ni les puissances humaines dar l'élan vital vient de Dieu et retourne à lui. Nous sommes les témoins de la grandeur de Dieu comme le fut notre Maître Jésus, resté fidèle à la parole de Dieu à tel point qu'il 'est identifié à elle et que sa mort acceptée ne signifia aucunement la fin de cette parole. Ainsi que l'affirmait Pascal, l'homme n'est qu'un roseau fragile dans un monde inexplicable mais il domine sur tout l'univers et lui confère une existence parce que sa pensée échappe à la prison de la matière. L'homme est un roseau pensant" ses jours sont comme l'herbe, il fleurit comme la fleur des champs, lorsque le vent passe sur elle, elle n'est plus et le lieu qu'elle occupait ne la reconnaît plus, mais la bonté de l'Eternel dure à jamais pour ceux qui le craignent." (Psaume 103).

Le 25 décembre alors qu'un étudiant de l'University College de Londres essayait de faire exploser un avion en plein vol pour tuer le plus grand nombre de passagers pour des raisons soit- disant religieuses, le Pape rappelait la vocation d'accueil de l'Eglise, une vocation réellement religieuse et réellement humaine.

Personne ne peut rester insensible aux paroles du Chef de l'Eglise catholique car ce qu'il dit vient du coeur et s'adresse à des êtres humains capables d'éprouver de la solidarité pour ceux qui n'ont plus rien à manger et qui fuient une terre ingrate ou la persécution. Toute personne raisonnable peut souscrire à ces paroles même si elle n'est pas catholique.

Certes on ne peut pas prendre en charge toutes les misères de l'humanité mais il est bon qu'un grand personnage respecté sur la terre entière fasse entendre une voix généreuse dans un monde égoïste,toujours en train de courir après le fric, qui nous change heureusement du triomphalisme des capitaines d'industrie, des chevaliers de la Bourse et des rois de la finance. Sommes- nous condamnés par une sorte de prédestination à la violence et à l'exploitation brutale des faibles par les forts?

On peut essayer de corriger les injustices trop criantes et tenter de mettre un peu de démocratie dans des systèmes politiques qui ne méritent pas notre soutien.

Un jeune homme de vingt trois ans qui voyageait à bord d'un airbus 330 entre Amsterdam et Detroit pour se rendre à un séminaire religieux avait collé de la poudre sur sa jambe et voulait la faire exploser en la mélangeant avec un liquide contenu dans une seringue.Il projetait de tuer presque 300 personnes innocentes. En entendant l'explosion, qui par chance n'eut pas l'effet escompté, des passagers se sont précipités sur lui et l'ont maîtrisé. Un Britannique, Richard Reid, avait déjà essayé de commettre un attentat du même genre en cachant un explosif dans sa chaussure en 2001.

On est étonné par l'ingéniosité de ces personnes qui mettent tout en oeuvre pour tuer, au nom du Dieu miséricordieux. La manière de procéder est également étrange, le meurtrier se cache dans la foule, il se sacrifie, non pas pour magnifier la vie et la générosité du Créateur mais pour établir le règne de la terreur et de la mort.

Le Prophète de l'Islam lui- même a déclaré qu'il ne devait pas y avoir de violence en matière de religion, il qualifie d'insensé celui qui aurait de l"aversion pour la religion d'Abraham. Violence et religion sont incompatibles.